Frères
Errance des personnages dans le temps de vacance de cet entre deux âges, l’adolescence : une vie en creux, sans cesse dans l’ambivalence, avec des regards en avant ou en arrière, mais jamais au présent. Le temps se dilate et se distend dans l’attente d’un avenir ou dans la nostalgie de l’enfance qui s’éloigne. Le paysage, lieu de contemplation, n’est que le reflet du chamboulement qui sourd.Ce sont des instants, des à côtés, qui s’inscrivent dans une temporalité de l’ordinaire. Cette recherche de l’ordinaire, du commun, fait échos, par l’action ou le lieu photographié (les pavillons, le gymnase, la mer, la coupe de cheveux) à des images génériques que nous avons tous en mémoire, photographies de famille rangées dans nos albums, entre la fiction et le document. Même si parfois dans l’infra-ordinaire, c’est l’extra ordinaire qui surgit. Les personnages observent un repli en eux même, ils s’extraient du réel. C’est dans ces replis que je les guette, dans cette distance qu’ils mettent parfois entre nous, dans un aller et retour du proche et du lointain. Ces photographies sont une recherche de la distance juste pour les approcher, jeu entre ce qu’ils me donnent et ce que je leur prend. En filigrane, c’est aussi les liens qui nous unissent. A travers eux, c’est ma propre enfance que je questionne.
A contre ciel
Pas trop de bruit, ce n’est pas la peine, presque pas la peine de s’y arrêter, c’est si peu, des visages qui nous échappent, des bougies d’anniversaire oubliées. Le jour qui vient, comme un halo, nous grignoter un peu. On s’y berce, on se sent bien, même si parfois, derrière nos visages, comme des masques, on est seul. Un léger souffle derrière la nuque ; on se retourne, et déjà, il n’y a plus personne.
Pas trop de bruit, ce n’est pas la peine, presque pas la peine de s’y arrêter, c’est si peu, des visages qui nous échappent, des bougies d’anniversaire oubliées. Le jour qui vient, comme un halo, nous grignoter un peu. On s’y berce, on se sent bien, même si parfois, derrière nos visages, comme des masques, on est seul. Un léger souffle derrière la nuque ; on se retourne, et déjà, il n’y a plus personne.