Géophonies, ce qui se cultive et ce qui s'ensauvage 2022
"Comme toujours c’est la lumière qui décide, elle est si forte qu’il faut aller vers le
sombre. Vert sur vert des paysages, et puis certains visages fermés qui disent non je
n ‘ai pas besoin de photographies.
Moi si, mais à quoi ça sert de garder toutes ces images de choses déjà vécues ?
Je stocke à l’intérieur, je vois la vie en double, j’engrange mais il m’en faut toujours
plus.
La nature ne sait pas ce qu’est une frontière me glisse Gilles Clément à l’oreille.
Et pourtant, le jardin enclose et clôture.
Le soleil qui crépite sur la cime des arbres, les bruissements d’ailes d’un oiseau, la
mauvais herbe qui pousse, que distinguent nos oreilles quand on les colle au sol ?
Peut-être que l’animal que l’on apprivoise, les fleurs que l’on cultive ont quelque
chose à nous transmettre, dans leur langue secrète que nous n’avons pas encore su
entendre.
Les jardins sont bien jardinés pourtant, on désherbe, on délimite.
Même les morts sont bien rangés."
Série faite en 2021 dans le village de Foncquevillers (Nord). Invitée par la directrice de La Brasserie- Centre d'art à faire le portrait de ce village, j'ai peu à peu choisi de me pencher sur les liens des personnes avec le monde animal et végétal qui les entoure.
En partenariat avec l'Institut pour la photographie de Lille.
En parallèle, j'ai travaillé avec les habitants et l'Institut pour la photographie sur une exposition d'archives du village en plein air intitulée "à Rebours", présentée en même temps que mon exposition personnelle dans la Brasserie.